Parmi les moments forts qui ont illuminé mon année 2023, il y a ma participation aux 70 ans de la Fédération des Compagnons du Tour de France dont je partage ici quelques extraits de ma conférence au Palais d’Iéna.

A la demande de la Fédération, mon intervention visait à mettre en perspective le modèle du compagnonnage avec les modes de vie et de pensée de la jeunesse actuelle.

Un modèle en adéquation avec les aspirations des nouvelles générations

Ce que je retiens de cette expérience est que le compagnonnage, avec ses pratiques et ses valeurs, s’avère être très en adéquation avec les aspirations des nouvelles générations.

Il repose sur des piliers fondamentaux tels que la transmission intergénérationnelle, l’autonomie et l’affiliation ainsi que des valeurs fortes – confiance, entraide, générosité – essentielles pour les jeunes en phase d’apprentissage et de construction de leur identité professionnelle.

L’expérience du compagnonnage est également intéressante car elle rend visible la transition du statut d’apprenti vers celui de compagnon à travers une production concrète, le chef d’oeuvre, qui atteste d’une maîtrise technique mais aussi de compétences comportementales.

Enfin, le modèle des compagnons renvoie au concept de leadership et illustre ce que les jeunes recherchent : une autorité fondée sur la compétence et l’expérience plutôt que sur le statut. Contrairement aux idées reçues, ces derniers ne refusent pas l’autorité, mais aspirent à une hiérarchie aidante.

Dans l’idéal, c’est l’imaginaire du mentor qu’ils mobilisent, celui qui guide, enseigne et inspire.

Le modèle des Compagnons du Tour de France fait finalement écho à des attentes très actuelles malgré sa longue histoire. Apparu au XIIe siècle, inscrit depuis 2010 au patrimoine culturel immatériel de l’humanité, il permet à l’apprenti, doté d’un premier diplôme, d’effectuer un voyage d’apprentissage de 5 à 7 ans durant lequel il se perfectionne, se familiarise avec une diversité de techniques, de méthodes, de matériaux variant d’une région à une autre. Accueilli en tant que salarié chez des compagnons affiliés à la Fédération, il est logé au sein de ses maisons d’accueil.

Dans cette dynamique, la Fédération est bien ancrée dans les enjeux contemporains liés au numérique et au développement durable, avec ses 16 centres de formation où les métiers de la construction sont prépondérants, répartis sur toute la France.

Ainsi, loin de son image séculaire, le modèle se révèle vivant et actuel. Il mériterait d’être plus amplement exploré par les entreprises qui aspirent à attirer et fidéliser les talents !

Pour en savoir plus sur mes conférences sur la jeunesse et le management intergénérationnel, contactez-moi !
Béatrice Decoop – 06 76 68 53 66